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  • 12 octobre 2013

    12 octobre 2013

    Des Nepenthes et des Lémuriens [Madagascar]


    Philibert Commerson (1727-1773), naturaliste français qui accompagna Louis Antoine de Bougainville (1729-1811) dans son voyage autour du monde séjourna plusieurs mois à Madagascar, notamment à Fort-Dauphin, il déclara à propos de la Nature malgache : "c'est à Madagascar que je puis annoncer aux naturalistes qu'est la véritable terre de promission pour eux, la Nature semble s’être isolée dans ce sanctuaire pour créer des modèles résolument différents de ceux qu’elle a développés ailleurs. Les formations les plus étranges et les plus merveilleuses se rencontrent à chaque nouveau pas".


    Faune et flore du Sud-Est ne peuvent démentir ces propos. Parmi elles peuvent se détacher d’étranges plantes carnivores, les nepenthes, et surtout les lémuriens, qui font quasiment office d’emblème de Madagascar.


    Les nepenthes, ces fleurs à piège en entonnoir, poussant pour la plupart au Sud-Est sont des plantes mi-terrestres et mi-épiphytes comme les orchidées auxquelles elles ressemblent fortement. D’ailleurs les Malgaches ne les appellent-ils pas "orchidées sauvages". Connues sous le nom de nepenthes madagascariensis, ces fleurs carnivores furent découvertes sur l'île rouge en 1648, loin de son lieu d’origine, l’Asie du sud-est.


    En dehors de cet insolite végétal, on ne peut passer à côté des lémuriens à Madagascar, surtout à Fort-Dauphin, aussi magnifiques les uns que les autres. Entre autres, les maki à la longue queue rayée  et surtout “les lémuriens danseurs” les sifaka...


    Le magnifique sifaka, de blanc vêtu, vit en groupe de 3 à 11 individus. Extrêmement agile, sautillant sur ses pattes arrières bras en l’air, ces superbes lémuriens semblent esquisser des pas de danse pour nous éblouir ou nous amuser...


    Heureusement que ce magnifique lémurien (famille des indrindés) jouit d’un privilège à Madagascar car il est encore aujourd'hui tabou de chasser les lémuriens à Madagascar -sauf dans le Nord-Ouest-.


    En effet une légende prétend qu'en cet animal repose l'âme d'un ancêtre. Une légende locale raconte l’histoire d’un homme, Koto (Koutou en malgache), et de son jeune fils qui étaient partis ramasser du miel dans la forêt. Ne les voyant pas revenir, les villageois partirent à leur recherche, mais en vain ils ne purent les retrouver. En revanche ils virent deux indri perchés dans les arbres qui les regardaient. Ils conclurent que Koto et son fils furent mystérieusement transformés en lémurien et depuis lors naquit le tabou, le "fady", de les tuer ou de les manger . D’ailleurs le nom en malgache de l’Indri c’est "Babakoto" qui signifie Papa Koto

    Les créatures qui ont joué un grand rôle dans notre vie, il est rare qu'elles en sortent tout d'un coup d'une façon définitive. Marcel Proust





    Publié par Ranjiva

    Quelques traces


    Fin "provisoire" des posts sur Madagascar
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    3 février 2011

    3 février 2011

    Le Poinsettia rouge : fleur de l'île rouge



    Des poinsettias poussent un peu partout à l'état sauvage à Madagascar sur les hautes terres. Les arbustes peuvent atteindre jusqu'à 3 mètres.
    A Madagascar on nomme le poinsettia "fleur de Madagascar" ou " Le Madagascar".

    Quand on plie en deux la feuille, celle-ci pourrait faire penser à la forme géographique de la grande île, c'est une des hypothèses de cette appellation.
    On pourrait aussi penser puisque la fleur est l'un des symboles de Madagascar que le poinsettia pourrait faire penser aux couleurs du drapeau malgache blanc (la sève), et rouge et vert (les bractées).
    Une autre hypothèse pourrait être aussi à l'origine de cette appellation la couleur rouge des bractées qui pourrait faire penser à la couleur rouge - latérite de l'île.
    Aux Antilles le poinsettia hérite d'un petit surnom très imagé " Six mois verte, six mois rouge". parce que les bractées redeviennent vertes en saison estivale.
    C'est une plante aux noms très imagés. On l'appelle aussi "l'Etoile de Noël" car l'arbuste fleurit à Noël et ses bractées colorées qui entourent les petites fleurs font penser à une étoile et au Mexique c'est la fleur de la nuit sainte.Les Aztèques vénéraient cette plante qu'ils appelèrent "fleur de peau". Ils s'en servaient pour teindre aussi leur tissu en rouge.
    Selon la légende Aztèque la coloration des bractées d'un rouge aussi vif est due aux gouttes de sang tombées du cœur brisé d'une déesse suite à un amour malheureux.
    cette plante est magnifique par l'éclat de ses bractées aux couleurs si vives.


    L'important pour nous est de rester fidèle au réel, à tout le réel, d'être humble suffisamment pour accueillir tous les faits qui nous interpellent. François Cheng (cinq méditations sur la beauté)



    Suite Madagascar : Orchidée


    * Suite Poinsettia




    Publié par Ranjiva
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    8 décembre 2015

    8 décembre 2015

    Au hasard des balades parmi les dracaenas - plantes tropicales [Dragonnier de Madagascar] et ses légendes


    Tomber sur quelque chose de familier au hasard d'une balade, c'est toujours un immense plaisir...


    Le dracaena marginata, plante de la famille de liliacées dont font partie le lys, le narcisse ou les tulipes, est un arbuste originaire de Madagascar, connu aussi sous le nom de dragonnier.

    Photo prise en Martinique en mai 2015
    Le dragonnier de Madagascar porte un nom en malgache qui lui confère une place importante dans l'Île rouge : Hasina" qui signifie "sacré". Cet arbuste est rattaché au culte des "anciens" : les dracaena poussaient près des anciens fiefs ou tombeaux des ancêtres, les profaner ou les arracher étaient ainsi considérés comme "tabou".

    Dans le jardin de Balata [Martinique]
    Ce nom de "dragonnier" aurait pour origine le fait que certaines espèces ont leur sève "rouge-sang" en séchant. La légende prétend qu'il s'agit du sang de Ladon, dragon aux cent têtes qui gardait le jardin des Hespérides. Ce sang ainsi répandu sur terre aurait donné naissance à ces plantes d'où son nom grec. Lors d'un de ses travaux, Héraclès le héros grec tua Ladon pour s'emparer de trois pommes d'or du jardin.

    Mes dracaena [de Madagascar]
    Les légendes et mythes sur les dragons sont présents dans beaucoup de pays. Ils apparaissent dans toutes civilisations, notamment en Europe mais leur popularité est encore plus grande surtout en Chine.

    Photo prise dans le jardin de Balata [Martinique]
    Considéré comme maléfique dans certaines civilisations au point qu'il était à terrasser, le dragon incarne en Asie la sagesse. Dans la mythologie chinoise, le dragon arrive en 3ème rang dans la hiérarchie divine, derrière le ciel et la terre. Symbolisant l'immortalité, la sagesse et la puissance, il avait comme rôle d'être le messager entre dieux et humains. Les dragons se répartissaient en 5 catégories : les dragons célestes gardant les palais des dieux, les dragons ailés contrôlant le vent et la pluie, les dragons terrestres gérant les cours des rivières, les dragons gardiens de trésors et enfin les gardiens malins responsables de tempêtes et océans. Dotés d'une influence Yang, les dragons étaient considérés comme intelligents, majestueux et puissants.

    Photo prise à Madagascar [septembre 2013]
    Revenons à notre dracaena marginata. Jolie plante à toute épreuve, sa robustesse et sa longévité sont légendaires. Dans l'antiquité, les Grecs utilisaient la résine de certains de ces espèces comme colorant. Plante d'une croissance lente mais qui s'épanouit aussi très bien à l'intérieur, le dracaena est aussi, au delà de sa beauté, une plante dépolluante.

    Photo prise en Martinique [juin 2015]

    Tous les dragons de notre vie sont peut-être des princesses qui attendent 
    de nous voir beaux et courageux. Rainer Maria Rilke








    Publié par Ranjiva





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    5 janvier 2024

    5 janvier 2024

    Le bleu lumineux du Nord-Ouest de Madagascar


     C'est par ce bleu lumineux -couleur de mes rêves- en paraphrasant Miró 
    que je vous souhaite une excellente année 2024. Que tous vos rêves soient exaucés.


    Ceci est la couleur de mes rêves. Joan Miró


    Ce blog n'est plus alimenté depuis un an, mais néanmoins je tenais à mettre 
    quelques photos de mon dernier voyage à Madagascar -été 2023-


    Regarde l’image téméraire où se baigne ton pays, 
    ce plaisir qui t’a longtemps fui. 


    Juste quelques photos pour se souvenir de ces paysages inoubliables, 
    ces couleurs allant de rouge, la latérite, au vert couleur de l'Est et le bleu de l'océan..


    Certes la terre rouge, la latérite, est partout présente à Madagascar, d'où son nom l'île rouge 
    mais aussi bien au Sud qu'au Nord, qu'à l'Est et l'Ouest le bleu de l'Océan domine. Et Le nord 
    de Madagascar ne peut être que bleu avec toutes les petites îles autour de l'île de Nosy Be.


    Ils sont privilégiés ceux que le soleil et le vent suffisent à rendre fous.





    Photos prises à Madagascar en août et septembre 2023





    Publié par Ranjiva
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    16 septembre 2013

    16 septembre 2013

    Variations de couleurs des Hautes Terres vers le Sud [Madagascar]


    L'un des (nombreux) charmes de Madagascar vient de la variété de ses paysages. Tournée vers l’Océan indien et séparée de l’Afrique par le Canal de Mozambique, ce territoire plus vaste que la France est une île aux multiples facettes.


    La couleur rouge donne la tonalité des hauts plateaux du Centre. Des maisons en brique rouge aux rivières charriant la latérite ocre, Madagascar ne dément pas son surnom de l’île rouge.


    C’est l’une des plus grandes îles au monde d’une superficie de 587000 km2 (imaginez la France, la Belgique et le Luxembourg réunis). De l’Afrique, Madagascar a gardé la terre rouge, de l’Asie elle a préservé les rizières, des rizières en terrasses ou en gradins à flanc des collines (technique ancestrale asiatique).


    La culture du riz est pratiquée dans toute l’île, à l’exception de l’extrême sud, avec une dominance dans la région Betsileo (le grenier à riz de l’île), réputée pour sa production. Près d'Ambositra, bourgade située à 250km de la capitale -célèbre pour son artisanat, ses sculptures en bois-, des rizières se mêlent harmonieusement avec les maisons "couleur Terre".


    Quel spectacle fascinant que ces damiers de rizières irréguliers : rien n’est aussi beau qu’une rizière... et cette couleur verte inoubliable qui vire à maturité au jaune or.


    En allant vers la côte Sud-Est, les paysages varient constamment : du rouge latérite des Hautes Terres, on passe au vert des forêts tropicales en moins de 10 km.
    Ranomafana, (Eau Chaude), une petite ville se trouvant à 150 km de la mer (Océan Indien) est connue pour ses eaux thermales mais elle est surtout appréciée pour sa végétation luxuriante, sa biodiversité unique et son parc national qui rassemble une grande diversité animale et végétale. Le parc de Ranomafana fait partie des 6 parcs reconnus comme site du patrimoine mondial de l’Unesco sous le nom de "forêts humides de l’Atsinanana" (de l’Est).


    Enfin, le dernier charme -et non des moindres- à citer en faveur de la côte Est reste le Canal des Pangalanes. S’étirant sur 665 km de long de la côte et constitué de rivières naturelles et artificielles, ce canal des Pangalanes, séparé de l’Océan Indien par une étroite bande de terre, relie deux villes côtières importantes : Tamatave et Farafangana. Entrepris dans les années 1940 pour en faire une voie navigable, plus sûre que l’Océan jugé dangereux, ce canal qui semble suspendu hors du temps est de toute beauté.



    Dans la plénitude du bonheur, chaque jour est une vie entière. Goethe




    Publié par Ranjiva

    Quelques traces




    * Le blog voguera pendant quelques temps sur l'île rouge.

    * Photos prises à Madagascar en août 2013

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    22 décembre 2018

    22 décembre 2018

    Il était une fois des lacs...[Mantasoa] [Madagascar]


    A l'Est de la capitale de Madagascar, à 68km sur la route de Tamatave, se trouvent Mantasoa et son paisible lac.


    Bordé de pins et d'eucalyptus qui lui donnent un charme indéniable, ce lac artificiel fut créé en 1936.


    Ce lieu de quiétude attire le week-end les habitants de la capitale pour une détente familiale.


    A Madagascar, on trouve ici et là des petites rivières, des petits lacs et certains sont sacrés...


    Comme dans toutes civilisations, étant au cœur de la vie l'eau porte en elle des valeurs communes de croyances. Beaucoup de mythes et légendes y trouvent leurs sources. Madagascar a aussi ses contes et récits mythologiques qui tournent autour de l'eau.


    Autrefois, tout près d'un étang, vivaient trois sœurs... Un jour, elles trouvèrent trois œufs de passereau. Chacune s'occupait à sa manière de son œuf : l'aînée fit cuire le sien, la cadette le fit couver par une poule, tandis que la dernière -Fara- plongea le sien dans l'étang... On se moquait d'elle mais à la surprise générale, l’œuf devint une grosse poule. Fara fut toute joyeuse et revint souvent au bord de l'eau. La poule s'était transformée en bœuf [un animal sacré]. 
    Intrigués par les va-et-vient de leur fille, ses parents la suivirent et aperçurent l'animal. Le lendemain, ils revinrent avec l'aînée et la cadette. Avec la complicité de cette dernière, qui imita la voix de Fara pour que le bœuf se montre, ils purent s'emparer de l'animal.. Le lendemain, Fara appela en vain son animal préféré... Attristée par sa disparition, elle demanda au sable de l'avaler et ce fut fait. 
    Ainsi naquit la première ondine... ancêtre de Ranoro la plus célèbre des filles de l'eau.


    Comme les naïades de la mythologie grecque, qui peuplent les lacs, les ruisseaux et les fontaines, les ondines sont des créatures vivant dans les eaux douces, tandis que les néréides comme Thétis sont des déesses marines.


    L'essentiel est toujours menacé par l'insignifiant








    Publié par Ranjiva



    *Photos prises en octobre 2018



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    3 octobre 2013

    3 octobre 2013

    Fort-Dauphin - Faradofay l’authentique Sud-Est [Madagascar]


    Fort-Dauphin,  petite ville du Sud-Est enclavée entre mer et montagnes se trouve à environ 1100 km de la capitale Antananarivo.
    Bordée par l’Océan Indien et une chaîne de montagnes qui longe la ville, bercée par des alizés, ce vent d’Est qui régit pluie et beau temps sur la presqu’île, Fort-Dauphin est un endroit magnifique qui bénéficie d’un climat le plus agréable de la côte Est.


    Son nom Fort-Dauphin lui est donné en 1642 en l’honneur du dauphin de France, le futur Louis XIV (1638-1715). Son nom malgache est Tolagnaro (site de rêve).

       
    Ce nom lui va à merveille car Fort-Dauphin en effet est un vrai condensé de l’île rouge : des montagnes verdoyantes, faune et flore inexistantes ailleurs, des baies, des criques sauvages, sans oublier ses immenses plages. Fort-Dauphin est l’une des rares villes de cette partie de l’Océan Indien à se targuer d’avoir 6 plages à perte de vue...


     
    Fort-Dauphin, cette petite ville authentique avec son port flambant neuf, ses charmes d’antan, ses maisons joliment colorées, la nonchalance savamment dosée de ses habitants, est un endroit  propice à la farniente, loin de l'insécurité des grandes villes.


    Depuis 1975 Fort-Dauphin porte le nom de Tolagnaro. Son nom malgache antérieure (depuis l’indépendance en 1960) était Faradofay. Il semble que depuis quelques temps l’appellation Fort-Dauphin revienne... Qu’importe son nom, ce joli coin sauvage du Sud-Est gardera toujours ses charmes et l’Océan Indien sera toujours là. 
    Un petit aparté: ma préférence va à l’appellation Faradofay, car c'est par elle que j'identifie cette ville côtière qui m’est chère au cœur, puisque c’est la ville natale de ma mère.


    Une petite anecdote, c'est de Fort-Dauphin qu'en 1646 furent exilés 12 mutins à la Réunion, inhabitée à l’époque (une île de l’Océan Indien qui se trouve à 700km de Madagascar).
    Face à la mutinerie, Jacques Pronis, administrateur français de Madagascar de 1642 à 1648, décida d’exiler ces mutins à la Réunion, entamant ainsi par hasard le peuplement de la Réunion, actuel département d’outre-mer.


    Entre Mer et montagne, le coucher de soleil y est magnifique, une fabuleuse rencontre à trois, entre Soleil, Mer et Montagne...


    L’une engendre l’autre... Et l’autre engendre l’une.
    Le crépuscule naissant, laissant la place à l’une...
    Et l’aube frémissante, cédant la place à l’autre..
    Et l’une engendrera l’autre et l’autre engendrera l’une...






    Publié par Ranjiva

    Quelques traces



    *Suite Madagascar des rivières et des pittoresques bacs...

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